lundi 4 novembre 2024

Les excuses : "C'est trop technique !"

Bonjour à tous, ici le Baron de Sigognac pour vous desservir

Aujourd'hui dans la série des excuses parlons du "C'est trop technique !". 

Utilisée contre une proposition de gestes plus historiques, elle sert à justifier le refus de leur utilisation. dans une chorégraphie ou un entrainement. Que ne ferait-on pour garder son bô grand et large couronné. Sérieux arrêtez !

Ce qui amène forcément plusieurs questions. Pourquoi ? Est ce justifié ? Dans quelles conditions ? L'auteur de cette excuse nous prendrait-il pas pour des jambons ? J'ai mon petit avis sur la question. 

Répondons donc à ces interrogations. 

"Tâte de mon excuse maraud !" Le masque de Zorro 1998

Une excuse valable sur le papier.  


Le manque de temps ou la présence de débutants sont deux éléments qui peuvent sincèrement expliquer une réticence à changer son escrime pour quelque chose de plus réaliste. 

Le débutant ne peut appréhender certaine complexité sans se mettre lui et ses camarades en danger. Ce n'est pas de sa faute, il apprend. Forcément, une escrime artistique plus classique nous semble plus appropriée.  Ce, grâce à des grands gestes théâtralisés. J'ai quelques réserves personnelles à ce sujet, comme vous le savez, mais il n'empêche qu'il s'agit d'un argument censé. 

Il en va de même si le temps vient à manquer. C'est trop technique pour le nombre d'heures qu'il nous reste, mais peut être sur notre prochain projet. 

On ne peut guère le reprocher.

CEPENDANT !


Une excuse pratique pour ne pas se remettre en question. 


Imaginons que les personnes concernées ne peuvent pas se prévaloir des arguments précédents : ils ont le temps suffisant et sont suffisamment expérimentés (plusieurs années de pratique sérieuse). 

Une telle excuse ne pourrait signifier qu'un refus par nature. Ce geste plus réaliste serait par essence "trop technique" pour l'escrime artistique. Et rien que par cette phrase, vous vous rendez bien compte que quelque chose ne va pas. 

Trop technique pour quoi ? L'escrime artistique ? Devrions nous comprendre que notre discipline serait simpliste ? Les experts apprécieront. 

Pour qui ? Le public ? Béni celui qui connaitrait tout ses désirs. D'ailleurs, le public les connait-il lui même ? Sans compter que c'est aussi un peu le mépriser.

Et croyez le c'est pas bien de mépriser. D'ailleurs regardez comment il vous juge. Comment il vous méprise. Arthur Pendragon joué par Alexandre Astier dans la série Kaamelott


Reste la dangerosité. Sauf que d'une la technique est forcément neutralisée et que, de deux, ce serait le caractère dangereux qui serait invoqué, non sa trop grande technicité. 

Bref, cela ne tient pas et ne peut s'entendre que comme une excuse pour ne pas étudier ledit geste pour des raisons de confort, ne pas se remettre en question…


Or, malheureusement de ces deux versions c'est celle ci que nous rencontrons. 

Une excuse réellement utilisée pour ne pas se remettre en question.

Si c'est bien par manque de temps ou de niveau n'est ce pas plus simple de le dire ? La réponse va de soi : c'est ce que nous faisons. Je n'ai jamais entendu en quinze ans quelqu'un louvoyer pour me signifier son manque de temps ou le trop grand nombre de débutants. Alors pourquoi se cacherait-il derrière un mantra du style "Trop technique ! Nan ! C'est trop technique.". 

Ça ne marche pas, c'est donc davantage pour exclure l'usage d'un geste plus historique parce que justement plus historique. Parce que cela obligerait comme je le disais plus haut à se remettre en question, sortir de sa zone de confort. Ce alors que l'escrime de scène est en pleine ébullition. Désolé d'y aller un peu fort, mais c'est couillon.


Excuse éclatée, refusée, merci de retourner vous entrainer.


Surtout que vous pouvez ne pas pratiquer une escrime réaliste / plus respectueuse de l'historique / plus typique / crédible... mettez le terme qui vous convient. J'insiste. Rien ne vous y oblige ! De magnifiques numéros continuent de se créer sans égard une seconde sur l'historicité de l'escrime proposée. Et c'est parfait. A partir du moment où c'est compris et assumé. Et dans ce cas désolé nul besoin d'une excuse aussi éclatée. 

C'était le Baron de Sigognac pour vous desservir. 

A la prochaine. 


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