samedi 21 mars 2020

Ces chorégraphies où l'escrime et les gammes ne sont pas la solution.

Tu vois, les gammes c'est un peu comme frauder. Ça arrange pas mal, tu peux continuer à en jouer des années et puis un beau jour paf ! Te voilà tout juste bon à alimenter un meme.
Baron de Sigognac au Baron de Sigognac ; H moins deux minutes son énième coma éthylique.

Bonjour à tous, ici le baron de Sigognac pour vous desservir.

Suite à mon dernier article, j'avais évoqué que ma diatribe contre les gammes ne prenait pas en compte les situations où l'escrime n'était qu'un élément secondaire. Une part du décorum, tandis que le message scénique se transmettait pas d'autres médias.
L'exemple le plus parlant pourrait être pour vous les combats en arrière plan, des chorégraphies  souvent sujettes à bien des blagues, mais qui revêtent une dimension plus profonde que prévue. Ce dont nous parlerons peut être dans de prochain article.
Cependant, en dehors de ce cas, différentes formes justifiées où l'escrime est en retrait existent.  Tant et si bien que tout récemment, une prestation de ce genre c'est présentée à moi. Prestation que j'ai traitée et dont je trouvais intéressant de partager le retour d'expérience :

Messieurs et mesdames, permettez moi aujourd'hui de monologuer avec vous sur :
Le collège, la place du village et le metteur en scène.

Une place de village pour sûr. 

Remarque : en fait il s'agissait d'une ville, mais le capitaine trouvait l'élocution sympa. Donc, pour les insultes, voyez avec lui. 


Remarque deux : l'idée n'est pas de montrer ma sainte supériorité intellectuelle, d'une part parce qu'il n'est plus utile de la plaider — Quoi ! Comment ça on devrait ! —  et que je tiens plus à vous présenter ma réflexion à travers un cas concret. Histoire de changer un peu. 

Contexte

Quelques mots sur la genèse du projet.
Vers la fin de la dernière saison, mon emploi du temps glissait des cours aux écoles et autres joyeuses structures vers les réunions de fin de saison. Parmi elles, celle des services jeunesse de ma commune qui faisait et font appel hebdomadairement à diverses associations culturelles et sportives. Suite à celle ci, positive, le responsable d'une association de théâtre, placé à côté de moi me présenta dans les grandes lignes son projet avec un collège. Une pièce de théâtre construite comme une déambulation dans la cité pour promouvoir le patrimoine culturel de la commune, mais aussi associer la jeunesse dans un but éducatif. Aspect très présent dans les politiques locales ces dernières années.
Le thème tournait autour de la guerre de cent ans et le metteur en scène, que nous appellerons Bob ( les noms ont été changés ) désirait si possible créer une scène de bataille avec les collégiens. D'où son besoin de sous-traiter ce point à une personne qui connaissait mieux le sujet.

Naturellement je refusai.

Merci d'avoir suivi cet article et je vous dis à la prochaine !

Hum... désolé.

Donc, l'accord de principe étant acté, le rendez-vous fut pris à la rentrée pour discuter des aspects pratiques me concernant. Ce qui advint en octobre :


  •  une rencontre avec Bob sur le site prévu pour la bataille fin janvier
  •  deux séances de deux heures avec les collégiens et leurs professeurs impliqués dans le projet, la semaine suivante.
    • collégiens de 5e à 3e
  • deux séances de 2h conjointes avec Bob, avant et pendant les vacances d'hiver.
  • La prestation, deux semaines après la dernière séance. On y reviendra 
Vers décembre, une modification survint. La première séance devait être orientée vers le recrutement de volontaire et non l'entrainement. Des seize collégiens que désirait Bob, seul six étaient trouvés et le collège craignait d'arriver à peine à une dizaine. 
La donne changeait puisque de de deux séances de deux heures sans Bob nous tombions à une dédiée au recrutement, soit une séance de séduction et une d'entrainement.
L'idée de faire une séance d'initiation avant les vacances de Noël fut discutée. Malheureusement, les conflits d'emploi du temps entre les différentes matières obligèrent le collège a refuser. Les collégiens participeraient au projet, mais la priorité demeurait leur études. Ce qui se concevait sans peine. Dès lors, nous étions contraint de nous contenter des dispositions déjà existantes. Toutefois, nous verrons à la fin que les enseignants impliqués furet d'une grande aide sur la fin du projet. 

Par la suite, les échanges avec Bob, notre interlocuteur commun, le collège et moi, se bornèrent à confirmer les différents rendez-vous jusqu'au jour de notre rencontre sur le site prévu. Ce fin janvier 2020, début de la phase concrète du projet.


Le cahier des charges finalisé : entre liberté artistique et fortes contraintes techniques.



Garçon ! Une petite gamme sans trop vous commander. 

L'objectif était pour ma part de terminer de cerner l'ensemble du cahier des charges. En d'autres mots, établir dans le détail, les objectifs et les moyens disponibles, ce afin de calquer au mieux ma démarche scénique à la réalité et au besoin suggérer des modifications.
Même si sur ce dernier point, le metteur en scène aura toujours le dernier mot, il est important que vous puissiez soulever une inadéquation entre les dits objectifs et moyens. Exemple par l’extrême : demander à un complet débutant, en une heure, d'apprendre et réaliser 3 minutes de combats effectives avec un style d'escrime proche d'un expert. Hé bien, notre travail nous force à pointer l'impossibilité et donc demander à modifier un ou plusieurs des paramètres.

Remarque importante : 
En fonction de la réponse du metteur en scène ou du responsable, de façon générale, vous ne devez pas hésiter à aller jusqu'à votre retrait du projet. Ce qui ne veux pas dire de le menacer de claquer la porte. Soyez toujours force de proposition, rassurant, mais si vous sentez qu'au bout du bout la situation est intenable, annoncez, justifiez votre départ du projet et faite le ! Ne le voyez pas comme un outil de marchandage. C'est trop tard et à ce stade, extrême et très rare rappelons-le, au metteur en scène de revenir vous cherchez. Pas l'inverse.
Après si cela vous arrive régulièrement, posez vous les bonnes questions. 



Ceci étant dit, la visite du site avec Bob devait me servir à deux choses :

  • Terminer de noter et voir sur le terrain les caractéristiques de l'espace scénique.
    • Obstacles
    • Dispositions
    • Dimensions
    • Place du public
    • ...
  • Préciser les autres éléments techniques de la scène.
    • type de chorégraphie. 
    • genres ou styles demandés.
    • niveau et nombre des acteurs.
    • durée désirée. 
    • ressources disponibles diverses. 
Or, si vous m'avez bien lu, a aucun moment la question de la durée n'avait été préparée. Tout comme le matériel vous me direz. Certes, mais du matériel j'en avais. En revanche, la question de la durée aurait pu poser souci. Nous étions à un gros mois de la représentation et l'ajout de la bataille était de fait, bien engagé pour un temps d'entrainement que je savais déjà limité.
Un peu tard pour négocier en cas de durée extravagante. Et il faut avouer que lorsque Bob commença  à discourir sur une scène entre 10mn et 20mn, une alarme s'alluma. Toutefois, seul 2m30 de combat effectif pour 5mn en global semblaient nécessaire. Ce qui collait avec mes prévisions.
Il n'empêche que si vous vous retrouvez dans ma position, épargnez-vous une possible difficulté et demandez la durée voulue dès que possible. Rien ne me garantissait que Bob puisse me répondre bien avant la visite du site, mais comme je ne l'avait pas demandé... note pour la prochaine fois : pas d'excès de confiance pour éviter le "pas de chance". 

Ainsi nous partions :

Pour la chorégraphie et les moyens en eux même :
  • une bataille d'au moins 5mn pour une scène globale de 10mn. 
    • 2mn30 de combat effectif ( règle du 50% ) 
    • du mouvement demandé
    • bataille équilibrée en effectif entre français et anglais. 
    • élément d'une pièce teintée à la marge d'humour, parfois burlesque.
      • pour simplifier nous dirons mode son et lumière, mais en plein jour. 
    • pas de consigne quant au style du combat en tant que tel. 
  • seize collégiens débutants espérés, aussi bien en escrime qu'en théâtre. 
    • devant en outre pour les personnages anglais apprendre et jouer un texte dans cette langue.
  • seize fleuret
    • anachronisme accepté par le metteur en scène et prévu à la pièce.
    • La période médiévale de l'oeuvre est plus un prétexte ; une évocation.
  • 8 tabard anglais et 8 français dont un spécial pour chaque chef. 
  • 2h d'initiation 
  • une séance d'entrainement de 2h seul 
  • deux séances de 2h d'entrainement avec Bob, soit 1h d'escrime par séance. 
    • dernière séance deux semaines avant la première. 
Pour le site en lui même : 
  • un espace extérieur rectangulaire plat et pavé de 10m*11m délimité. 
  • une fontaine devant être coupée afin que les dalles sèchent. 
  • un public à 360 degrés. 
  • les Anglais et les Français positionnés sur les largeurs
C'est à partir de là que je constituai ma démarche.

Hein ! Une gamme ! Môssieur se fantasmerait-il en restauration rapide ?


Une bataille favorisant davantage les formations que l'escrime.

Fort de ces informations, je pouvais commencer à composer une démarche artistique. Pas de zéro toutefois : les bribes fournies pendant la phase préparatoire, m'avaient dégagé quelques pistes et j'attendais plus la visite du site pour les affiner que les créer.
En effet, la présence de nombreux débutants formés dans un délai contraint ( mais assez cohérent avec d'autres projets similaires que j'ai pu vivre ) me permettait d'envisager de mettre l'accent sur des mouvements de batailles et reléguer l'escrime au second plan.

Souvenez-vous de mon dernier article : Sus aux gammes ! Je faisais mention qu'à défaut nous partions du réel pour notre démarche et que les contraintes de temps et de niveau des acteurs rentraient dans le cadre d'un compromis.

Je tenais à préciser ce point. Par compromis, j'entendais réduire, ce le moins possible, mes exigences techniques et technico-scéniques afin que les escrimeurs puissent réussir. Les principes de la démarche eux seraient maintenus demandant, ce faisant, davantage de créativité : le champs des solutions étant amoindri, d'où l'idée parfois de se poser des contraintes pour créer lorsqu'on a carte blanche.
Notons que si nous ne trouvons pas de compromis alors nous tombons de nouveau dans l'inadéquation entre les objectifs et les moyens ( cf supra ). Cela peut être dû à une erreur dans la démarche, ce qui peut se corriger. Cependant, la question de notre propre compétence, donc une inadéquation liée à nos propres connaissances et expériences doit aussi se soulever. L'exemple, quelques paragraphes plus haut, était justement extrême pour éluder cette hypothèse. Peu sympathique pour notre ego certes, mais il vaut mieux s'en rendre compte avant qu'après l'échec : monde de résultat, souvenons-nous.
Bref, pour résumer d'une maxime : sans compromis possible, le projet devient horrible.

Pendant ce temps, autre part : "Nan, mais même moi je vois que vous êtes partis en vrille !"


Sur ce, reprenons notre étude. 

Conformément à nos choix scéniques de base, je partais du réel. Je n'avais aucune demande particulière en terme de style ou de genre et l'humour présent dans l’œuvre ne semblait pas devoir déborder dans la chorégraphie. Il s'agissait plus d'effets comiques à travers les dialogues et les réactions à contre pied de certains personnages. Ce que Bob maîtrisait bien. 

Deux axes, pas nécessairement opposés se dessinèrent : les duels et les formations militaires. Dans l'idéal je devais mettre en garde seize collégiens qui se répartiraient entre des soldats anglais et français avec respectivement un chef. 

Si je la jouais foire à la saucisse classique, j'aurais misé sur les duels. Niveau mouvement, on est, en effet, pas trop mal, on peut gérer un nombre impair assez bien, et puis le côté mano à mano attire. 
Sauf que les contraintes du cahier des charges auraient posés de sérieuses difficultés. 
D'une part le duel impliquait de mettre en valeur les combattants à travers leur compétences individuelles. Or, nous avons affaire à des soldats, non des débutants donc, au moins, formés aux armes : Une tentative de typologie des personnages combattants par niveau. 
D'autre part, il m'aurait fallu, pour conserver ma démarche, réussir à créer 2mn30 effectives de combat, ce qui fait pas mal d'actions à caler. Le tout avec des actions qui fassent plus technique que des phrases d'armes d'actions simple, un travail sur les pauses, sans compter les possibles changements de partenaires, si nous mettions des mises hors combats en place.
Ne serait-ce que pour soulager les participants les moins à l'aise.
Enfin, clouant le cercueil, pour chaque escrimeur en moins que les seize souhaités et non garantis, chacun aurait du s'arracher de plus belle pour maintenir le dynamisme de la scène.

Sincèrement, avec à peine 4h d'entraînement pur, nonobstant la séance d'initiation, je ne me voyais pas en capacité d'arriver à mes fins de cette façon. J'aurais dû baisser drastiquement les exigences pour que les collégiens présentent une action, donc user de gammes, surement en 4-0 ; 0-4 ( soit le même qui attaque 4 fois sur 4 cibles ). Pire ! Afin de m'assurer d'un minimum de niveau et surtout de leur sécurité, qui n'était pas la plus évidente en l'espèce ( raison majeure et absolue de l'abandonner ), faire en sorte pour chaque duel d'exécuter la même chorégraphie. 

Vous l'aurez compris qu'avec un tel nivellement par le bas, au point de retirer toute démarche artistique dans ma réflexion, je ne pouvais décemment choisir cette option.


Pardon, mais on est un établissement sérieux ici !



En revanche les formations...

Reprenons, avec les duels, j'estimais me retrouver devant une situation où j'aurais dû effectuer la même chorégraphie à tous. Ce, au détriment de la moindre recherche scénique vis à vis du réalisme ou de tout autre style. Toutefois, il était acté que mon temps de préparation serait court et que je devrais bien baisser mes exigences techniques en escrime. Comment concilier une démarche qui part en premier du réel avec les contraintes décrites plus haut ? 

Existerait-il des situations militaires où les compétences individuelles des soldats ne soient pas le point central et ce à juste titre ? 

Il se trouvait que les formations, davantage centrées sur la discipline des troupes que leur capacité à tenir un duel, chantonnaient à mes oreilles. Les soldats étant limités dans leurs gestuels, je pouvais former mes collégiens sur une escrime basique, et me concentrer sur les pauses et manœuvres. De même, je trouvais intéressant de m'inspirer de styles chorégraphiques plus orientaux et leur faire exécuter un même enchaînement rapide, simultanée. Ce, afin d'étendre la notion de discipline jusqu'aux armes ; reléguer l'escrime au second plan ; miser sur l'effet de troupe. 

Au sujet des cibles, le travail devenait plus aisé. D'un point de vue visuel, j'estimais que l'estoc ou la tête se distinguait des autres cibles. Goût personnel. D'ailleurs, j'ai pendant longtemps envisagé de proposer deux à trois enchaînements qui les mêlaient. Enchaînements que chaque camp exécuterait en respectant un parallélisme : si les Anglais font un enchaînement et les Français un autre, on inverse ensuite. Là encore, je misais sur cette notion de discipline et de coordination et cherchait à l'esthétiser au mieux.
Quant au nombre de participants, je pouvais adapter les tailles des équipes, changer les duos, voir les allégeances grâce au caractère quasi identique du travail demandé. Travail rendu tolérable par l'accent scénique mis sur la discipline et l'esthétique des formations. 

Par la suite, peu avant la visite du site, mes élèves du club et moi avions testé la formule, vite fait entre l'attaque composée et les prises de fers. J'en conclus de ne conserver que la cible tête et sa phrase d'armes : attaque , riposte, contre-riposte tête.  La plus visuel à mon sens. Le gain de variété avec l'estoc ne semblait pas apporter assez vis à vis de la complexité rajoutée pour les collégiens. De plus, cela me permettait de la garder pour le final. Final que je voyais autour de très court duels et trios. 

C'est ainsi que je présentais cette solution au metteur en scène ainsi que son expression concrète. Expression que j'avais vite affinée, grâce aux informations de terrain que je recueillis lors de la visite. 

Une proposition en plusieurs "tableaux".

En voici une copie retravaillée sans ses abréviations et schéma :

  • Tableau 1 (optionnel ) 
    • Duel entre les deux chefs tournant à l'avantage des Français.
  • Tableau 2 
    • sur ordre du chef anglais, encerclement du chef français.
    • mouvement de formation
    • échanges entre le chef français et les anglais qui cherchent à l'épuiser.
    • le chef français brise la formation et rejoint les siens.
  • Tableau 3 
    • les deux camps se font face en formation en double ligne et quinconce.
    • mouvement de formation avec les Français qui pousse les Anglais dans leur camp
    • enchaînement tête à l'initiative française pour la première ligne.
    • on répète les deux étapes  précédentes mais pour les anglais. 
    • retour au milieu et changement de ligne. 
    • on répète l'ensemble mais en partant avec les Anglais. 
    • enchaînement tête *2 
  • Tableau 4
    • percé des Anglais grâce à une brèche au milieu ( coup de pied )
    • répartition des combattants restants en duo et trio aux quatre angles.
  • Tableau 5
    • escarmouche générale avec mise hors combat des Français et Anglais en cascade 
      • une action ou deux par duo ou trio avant une "blessure".
    • un Anglais, son chef et le chef français restent debout.
  • Tableau 6 
    • deux contre un final
    • le chef anglais est blessé et le soldat appelle à la retraite. 
    • Victoire française. 

Oui... c'est que ...je ... je plaisantais, en fait ! Un... heu...pourboire ?

Le tableau 1 n'étant pas indispensable, je me le réservais si le temps nous le permettait. Ce ne fut pas le cas. De même, la présence de l'escarmouche et du trio final permettait de mettre l'accent sur l'importance de la formation et miser sur le caractère rapide des affrontements dans la réalité. Surtout en mêlée générale.
J'étais assez confiant sur ma capacité à amener rapidement les collégiens sur les formations pour espérer régler ce trio final. Trio qui sonnerait comme la revanche du chef français face à la perfidie anglaise lors du tableau 2 ; mettrait en valeur les compétences des deux chefs  et crédibiliserait les personnages.  Donc, mettre un peu plus de techniques d'escrimes comme les duels et trios incitent. Sous réserve de ne pas me planter, bien entendu d'où le besoin de se concentrer sur les séances et de ne pas en rater les rendez-vous. Bon, rien d'insurmontable non plus, si vous êtes formés à l'exercice.


Une mise en œuvre sans encombre. 

La plus grosse inconnue à ce stade, demeurait en réalité le nombre final de volontaires que j'aurais. 

La séance d'initiation qui intervint la semaine suivante avait en ce sens la fonction de démystifier la discipline ; éviter les refus par peur, mais aussi de l'enchanter ; amener l'adhésion. 

Le tableau 2 convenait plutôt bien à l'exercice. Je m'étais inspiré d'une de mes propres séances d'initiations. Celles que je réservent à un public en découverte. 
Je ne  vais pas vous en décrire les étapes ici, mais elle connu un franc succès puisque de 8-10 volontaires nous eûmes les 16 voulues. 
De plus, cela m'avait permis de les sensibiliser à travailler à plusieurs et non en duel. Un gain de temps pour la suite. 

Lors des séances d’entraînements qui suivirent, l'objectif était de mettre en place la base des tableaux en les travaillant un par un en fonction des besoins et niveaux de difficultés. Le tableau 2 par exemple, se cala assez vite, le trois moins. Cela aboutit naturellement à combiner les tableaux ensemble, puis à jouer l'intégralité de la scène. 
Bien sûr, de petits ajustements survinrent ça et là. On rajouta des phrases clés et des meneurs pour les dire afin que tous suivent les manœuvres. On saupoudra avec Bob des petites injonctions pendant les enchaînements  : "For the King !" ; "Montjoie Saint Denis !". Nous fixâmes et modifiâmes, parfois, les duos et trios, les positions, l'ordre des blessés. Lors de la dernière séance, Une demi-heure  supplémentaire — nous étions en vacances d'hiver à ce moment — se rajouta presque sous le manteau pour perfectionner davantage le trio final...Néanmoins les choses avançaient sans encombre.

Seul ombre au tableau, les deux semaines de trou entre la fin de l'entrainement et la représentation. Tant bien même les élèves me surprirent de leur implication et leur mémoire, le délai m'inquiétait. Mais c'est ici que les professeurs impliqués furent superbes  et réussirent à caler une dernière heure et demi trois jours avant la première. De quoi se rendre compte que le groupe n'en avait eu en fait que très peu besoin.

Vous vous en doutez la scène se passa bien, nous amenons sur notre conclusion

Conclusion et bilan 

Si d'autres solutions auraient pu être possible, je vous laisse juger, celle mis en oeuvre porta indéniablement ses fruits :
  • Le cahier des charges de la scène se trouva respecté à la satisfaction du collège et de Bob. 
    • les mouvements de formation étaient présents
    • le dynamisme aussi
      •  quelques lenteurs et manque d'expressions scéniques pardonnables au vu du temps de préparation. les élèves jouant la sécurité. 
    • Un résultat pour des débutants fort honorable. 
  • Reléguer l'escrime à un rôle secondaire permit de concilier une volonté de crédibilité dans l'approche et les contraintes techniques. 
    • du moins autant que faire ce peut avec des fleuret en pleine guerre de cent ans ( oui je sais... )
    • sans gammes 4-0 s'il vous plaît et les traditionnels duels de masse. 
  • Les entraînements ont abordé des notions plus poussés que prévu. 
    • Le travail préparatoire et de planification y contribua.
    • La qualité des élèves aussi, mais j'y viens. 
  • Des collégiens impliqués jusqu'au bout. Pour des adolescents ce n'est pas rien. 
  • Le plus gros critère de réussite à mes yeux : certains ont révéler de véritable qualité de scène, mais aussi logistique. On omet trop souvent le besoin d'une bonne logistique. 
Voilà, j'espère que ce petit retour d'expérience vous a aidé à mieux comprendre notre défiance vis à vis des gammes. Ce même dans ce cas de figure particulier ; l'escrime comme acteur secondaire de la chorégraphie. Qui sait, cela peut vous donner quelques pistes réflexions pour vos prochaines prestations et vous aider à mieux cerner votre démarche artistique.


Merci d'avoir suivi notre article, pour de bon cette fois, et à la prochaine.

Le Baron de Sigognac.

Sérieux, c'est vraiment fini, vous pouvez consulter un autre article, boire un café, vous détendre...
Vivez ! La mort c'est ennuyeux de toute façons. 

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