[Edit : cet article reflète mes opinions de l'époque, j'ai un peu évolué depuis même si l'envie de voir utiliser des techniques plus anciennes de bâton demeure, surtout dans un contexte médiéval ou de l'époque moderne. Néanmoins je veux bien admettre qu'il y a des choses intéressantes à faire avec le bâton français et un potentiel artistique certain
2nd Edit : Lisez les commentaires, il y a beaucoup de choses intéressantes dedans !]
L'idée de cet article n'est pas ici de fustiger toute une discipline mais de râler contre son utilisation systématique dans les chorégraphies d'escrime artistique en France. Parce que, avouons-le, dés qu'un escrimeur de spectacle saisit un bâton, dans n'importe quel contexte, historique ou non, il fait du bâton français. Et ça me fait râler parce que je pense qu'il existe d'autres techniques plus intéressantes.
2nd Edit : Lisez les commentaires, il y a beaucoup de choses intéressantes dedans !]
L'idée de cet article n'est pas ici de fustiger toute une discipline mais de râler contre son utilisation systématique dans les chorégraphies d'escrime artistique en France. Parce que, avouons-le, dés qu'un escrimeur de spectacle saisit un bâton, dans n'importe quel contexte, historique ou non, il fait du bâton français. Et ça me fait râler parce que je pense qu'il existe d'autres techniques plus intéressantes.
Un bâton un peu court
Betsy Winslow, spécialiste reconnue du bâton dans les AMHE a établi une typologie des bâtons dans la tradition occidentale. Elle distingue quatre catégories (la traducion française étant compliquée pour distinguer "stick" et "staff" je laisse les termes en anglais) :
_ Small Sticks (single-handed): 4’(1m20) or less in length.
_ Great Sticks (two-handed): 4- 6’(1m20 à 1m80) in length.
_ Short Staves (two-handed): approximately 6’ to 9’ (1m80 à 2m75) in length.
_ Long Staves (two-handed): 10’ (3m)or greater in length
Le bâton français entre dans la deuxième catégorie, au même niveau que le bourdon de pèlerin ou d'autres traditions survivantes anciennes comme le jogo do pao portugais ou le bâton sicilien. Il s'agit d'un bâton plutôt court (réglementairement d'1m40) qui est typiquement un bâton de marche.
Or, une bonne partie des techniques de bâton du moyen-âge ou de la Renaissance avaient pour objectif d'entraîner les paysans au maniement des armes d'hast (tout comme les concours d'archerie en faisaient des archers déjà formés et facilement recrutables). Elles s'effectuent donc plutôt avec un bâton un peu plus long entrant plutôt dans la 3ème catégorie.
Il s'agit donc d'une arme légèrement différente du quaterstaff anglais ou du bâton allemand qui sont plus longs.
_ Small Sticks (single-handed): 4’(1m20) or less in length.
_ Great Sticks (two-handed): 4- 6’(1m20 à 1m80) in length.
_ Short Staves (two-handed): approximately 6’ to 9’ (1m80 à 2m75) in length.
_ Long Staves (two-handed): 10’ (3m)or greater in length
Le bâton français entre dans la deuxième catégorie, au même niveau que le bourdon de pèlerin ou d'autres traditions survivantes anciennes comme le jogo do pao portugais ou le bâton sicilien. Il s'agit d'un bâton plutôt court (réglementairement d'1m40) qui est typiquement un bâton de marche.
Or, une bonne partie des techniques de bâton du moyen-âge ou de la Renaissance avaient pour objectif d'entraîner les paysans au maniement des armes d'hast (tout comme les concours d'archerie en faisaient des archers déjà formés et facilement recrutables). Elles s'effectuent donc plutôt avec un bâton un peu plus long entrant plutôt dans la 3ème catégorie.
Il s'agit donc d'une arme légèrement différente du quaterstaff anglais ou du bâton allemand qui sont plus longs.
Des techniques du XIXème siècle
Si les techniques du bâton français ont probablement été pensées pour l'autodéfense elles ont été "sportivisées" au moins au XIXème siècle et peut-être avant pour être pratiquées sous forme de jeu entre villages. Certaines techniques jugées trop dangereuses comme les estocs ont donc pu disparaître. Enfin, il n'est même plus pratiqué en tant que sport d'opposition mais seulement en démonstration au sein de la fédération de boxe française. Nous n'avons pas vraiment de sources sur le bâton français avant le XIXème siècle et ne savons donc pas quelles techniques pouvaient pratiquer les paysans, ne demeure que le résultat de son évolution.
Il en résulte un système où l'on tourne énormément, on bouge beaucoup le corps pour donner de grands coups de taille, souvent près du corps. À noter que pour que ce genre de coup soit efficace il faut en effet que le bâton aie de l'inertie car, contrairement à une épée, il n'est pas tranchant.
Il en résulte un système où l'on tourne énormément, on bouge beaucoup le corps pour donner de grands coups de taille, souvent près du corps. À noter que pour que ce genre de coup soit efficace il faut en effet que le bâton aie de l'inertie car, contrairement à une épée, il n'est pas tranchant.
Ci-dessous une démonstration de bâton français au festival des Arts Martiaux Nord-Europe à Orchies en 2015 :
Une sorte de variante du bâton français est la méthode de Joinville pratiquée au bataillon de Joinville. Il s'agit d'une méthode d'entraînement à vocation martiale, notamment pour une transposition à la baïonnette. On y trouve donc des estocs, une prise de main non directrice différente et une meilleure utilisation de l'allonge que donne le bâton. Malgré tout cela tourne tout de même beaucoup.
Ci-dessous une démonstration de techniques de l'école de Joinville :
De ces deux variantes il résulte je trouve des chorégraphies assez lentes. Je ne parlerai pas de ces combats où des combattants mal assurés voltent maladroitement pour enchaîner deux coups de bâtons avec les bouts opposés.... Même si, en traînant sur le net on le voit trop souvent... Mais, même lorsque les combattants-acteurs maîtrisent leurs techniques et leurs gestes, se déplacent rapidement, le combat semble malgré tout aller assez lentement, les coups ne s'enchaînent pas très vite en raison de l'ampleur des gestes qu'il faut pour les accomplir et, parfois, j'ai plus l'impression d'assister à un ballet qu'à un combat où les deux adversaires veulent se faire du mal !
Il existe d'autres techniques de bâton (et elles sont bien !)
Pourtant, lorsqu'on regarde dans les traités d'escrime au bâton on trouve d'autres techniques, plus complexes et, à mon sens, plus spectaculaires. Elles ont toute en commun d'utiliser massivement les coups d'estoc au bâton, les coups de taille étant marginaux. Il en résulte un plus grande rapidité des coups et de leurs enchaînement ainsi qu'une véritable utilisation de l'allonge du bâton. Le bâton reprend ici sa caractéristique d'arme d'hast qu'on ne voit pas bien avec le bâton français. Les contres sont rapides et parfois inattendus. On ajoute également à tout cela des entrées en lutte, des désarmements et autres joyeusetées de l'escrime médiévale !
Il s'agit essentiellement des techniques des auteurs allemands de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance ainsi que des techniques de quaterstaff anglais. Je vous laisse juger sur les vidéos.
Techniques tirées du manuel d'Andre Paurenfeindt (sans la dernière "technique" ;-)) :
Techniques tirées des traités de Joachim Meyer et Paulus Hector Mair :
Techniques tirées du manuel de Joseph Swetnam :
La plupart de ces techniques sont rapides et vicieuses, elles promettent des combats plus rythmés, avec des combattants peut-être un peu moins virevoltants mais plus techniques, surprenant l'adversaire et attaquant directement à l'essentiel, pour tuer et non pour jouer !
Un auteur comme Paulus Hector Mair est particulièrement intéressant car il présente des enchaînements de techniques avec les coups et leurs contre et souvent même le contre du contre. Idéal pour nos pratiques !
Enfin, niveau historicité, ces techniques sont plus proches du Moyen-âge que les techniques de bâton français qui ont pu évolué et dont il nous reste le résultat après des siècles de pratique. Elles reflètent également mieux l'entraînement à l'arme d'hast et la plupart de ces techniques sont probablement directement transposables à la lance, à la coutille, la vouge, la guisarme, la pertuisane et autres armes d'hast. Ce qui donne un intérêt supplémentaire à leur connaissance.
Un auteur comme Paulus Hector Mair est particulièrement intéressant car il présente des enchaînements de techniques avec les coups et leurs contre et souvent même le contre du contre. Idéal pour nos pratiques !
Enfin, niveau historicité, ces techniques sont plus proches du Moyen-âge que les techniques de bâton français qui ont pu évolué et dont il nous reste le résultat après des siècles de pratique. Elles reflètent également mieux l'entraînement à l'arme d'hast et la plupart de ces techniques sont probablement directement transposables à la lance, à la coutille, la vouge, la guisarme, la pertuisane et autres armes d'hast. Ce qui donne un intérêt supplémentaire à leur connaissance.
Ces techniques existent dans les manuels, certains clubs d'AMHE les travaillent et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas les apprendre comme on apprend le bâton français. Je suis persuadé de leur potentiel supérieur en combat scénique. Ajoutons que le public, qui n'a pas l'habitude de ce type de techniques risque d'être lui aussi surpris et impressionné par la rapidité du combat au bâton.
Après, tout est évidemment une question de goût et un bon combat de bâton français peut être très joli à regarder (j'aime quand même bien la vidéo que j'ai postée du festival d'arts martiaux). Mais je trouve un peu dommage son utilisation systématique et multi-époques et le fait qu'on n'envisage jamais ou presque les techniques des autres traditions martiales occidentales.
N.B. : juste au cas où; il ne s'agit aucunement d'une attaque contre notre patrimoine martial national, juste un constat du rendu visuel d'ensembles techniques différents. L'approche est totalement apolitique.
Interessante analyse, que je partage entièrement - même si le titre de ton article ne me convient pas vraiment ;) -. Il faut savoir que le "baton français" dont tu parles est une création de Maurice Sarry, dans les années 60-70, avec diverses évolutions. Cette méthode, à ma connaissance, ne s'appuie pas sur des sources histo, et est une création à partir des sensations et du travail de Maurice himself. Plus tard, certains pratiquants de baton français, essayerent de retrouver les racines supposées du baton français, et farfouillèrent dans des sources (là, on est dans les années 1995-2000) et, à partir de certains manuels anciens de gymnastique de Joinville ou de l'armée recréerent du pseudo-joinville; Leur reinterprétation donne naissance à ce qui est sur la deuxième vidéo.
RépondreSupprimerAvant l'apport des AMHE, il n'y avait que ça à disposition pour les batonnistes, sportifs ou artistiques...
Merci de toutes ces précisions. Je croyais tout de même sincèrement que la bâton fédéral avait survécu à la seconde guerre mondiale, même très amoindri.
SupprimerLe grand bâton était enseigné à l'INS, qui avait remplacé Joinville. Des maîtres sortant de cette école, notamment Lacaze et Heddle-Roboth et plus tard Promard, ont continué sont enseignement et l'ont fait entrer dans le spectacle. Ancien élève de ses maîtres, il fait toujours partie de mon enseignement. Tous mes élèves passent par l'apprentissage du grand bâton. Certe, Sarry a changé la prise de bâton, mais s'est probablement fortement inspiré du bâton de Joinville, il y a beaucoup de similitudes.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerComme enseignant de bâton (bâton de Joinville et bâton Fédéral), je voudrais dire à Rohirim que le "grand bâton" ou le "bâton" était enseigné déjà par les Mâitres d'armes de l'armée de Napoléon 1er. Démobilisé, Larribeau l'enseignait dans sa salle d'armes (en plus de la canne etc). C'est sur une de ses affiches publicitaires. le grand bâton s’est appelé le bâton de l'école de Joinville beaucoup plus tard, après la création de l'école militaire du même nom (avec peut-être une approche plus "gymnique", des approches plus efficaces étant conservées dans les salles d'armes civiles). Le bâton de Joinville a été enseigné jusque dans les années 1950-60 de façon sportive et il a partiellement survêcu dans(comme le dit mhewer) des structures liées à l'enseignement du sport (l'école militaire de joinville formait les formateurs des moniteurs de sport civils). Pour le bâton Fédéral, c'est une "partie" du système du grand bâton. M. Sarry l'a sélectionné puis développé, pour en faire un bâton dont la tactique serait identique à la canne de combat moderne... Voilà pourquoi ses successeurs en ont supprimé plein de frappes pour ne conserver que les 6 coups de canne moderne. Aujourd'hui le catalogue a été "reconstitué" et ces anciens coups sont à nouveau pratiqués. Toutefois Lafond (qui était passé par l'Ecole de gymnastique de Joinville), pratiquait aussi une forme de bâton Fédéral (c'est visible sur une vidéo Youtube). Je pense qu'il l'avait apprise à l'Ecole militaire de Joinville. Bref, le bâton Fédéral est aussi une forme ancienne, sans doute une partie 'extraite" du Joinville ancien et développée pour le travail sportif "à la touche" (et non à l'impact).
SupprimerJe ne nie pas l'évolution actuelle du système "bâton du CNCCB", je connais même bien celle-ci - même si je m'en suis un peu éloigné ces derniers temps - en tant qu'enseignant de bâton et de canne formé "à la base au cnccb ;) -.
SupprimerJe dis juste que ce qui est montré en tant que video 2 (joinville) est le resultat de la recréation moderne de Joinville par Alain Bogtchalian (avec mes modestes contributions ainsi que celles du defunt Jean-Louis O. au debut du travail d'Alain).
Je n'ai pas vu de traces histo - dans les manuels que j'ai étudié - , que la prise "double pronation" soit "Joinville histo" (mais on sort du débat et ce n'est pas bien grave, puisque l'important, en fait est de pratiquer et de susciter du plaisir de pratiquer).
En tout cas, ce qui me fait plaisir, c'est que le baton - et la canne - ne soient pas perdus et qu'ils génerent toujours des fans !
RépondreSupprimermhewer228 avril 2018 à 09:39
Concernant la sur-utilisation des coup circulaire de taille au bâton dans l'escrime artistique française, il y a certainement un lien avec la même surenchère des coup de taille en générale dans cette escrime, ce qui a déjà fait un sujet dans d'autres de vos articles.
Bonjour mhewer, en fait la surreprésentation des coups circulaires (coups de taille) vient d'un problème "d'arbitrage". Comme indiqué dans un autre commentaire, tous les coups d'estoc, les coulissés, les balancés, les revers... ont été interdits dans les années 90 par la Fédé pour faire ressembler le bâton à la canne moderne. La canne moderne ne connait pas non plus les piqués etc. Bref, ces coups ont été réintroduits officiellement depuis 2-3 ans. Les bâtonnistes continuaient à les pratiquer discrètement en fait, et en Joinville cela n'avait jamais disparu. Pour info la canne de défense et la canne savate connaissent aussi toutes ces frappes anciennes. Pour aller plus loin il faut comprendre qu'une frappe à distance longue est lente mais puissante (un revers à une main) et qu'une frappe à distance courte (un piqué) est rapide. On a donc tendance à "ouvrir" une phase d'assaut avec des frappes à distance moyenne (latéraux extérieurs...) sans prendre de risque, puis, quand une ouverture se crée on va tenter une courte séries d'attaques rapides à distance courte (qui vont toucher), avant de revenir "récupérer" à distance longue. On privilégie toujours la défense dans nos disciplines (ne pas être touché pour toucher).
SupprimerConcernant vos vidéos d'exemple, permettez moi qqs commentaires.
RépondreSupprimerCe n'est pas la peine de discuter la première, même pour l'escrime artistique, c'est mauvais.
La démo du bâton de Joinville est plutôt intéressante, car elle montre bien la fluidité que le bâton est capable. C'est en fait cette image harmonieuse qui en fait une arme redoutable.
Harmonie qui manque absolument dans les vidéos des AMHE. Qu'est-ce-qu'on voit ? Des actions "one shot" tirées de leur contexte, raide et statique, des combattants mal sur leurs appuis (Colin Richards toujours pareil), des attaquants qui ce laissent faire. La seule qui bouge un petit peu c'est la démo de Mair, et même là ça reste statique.
Le bâton est une arme pour frapper. Si nous chercherions des documents historiques sur le vrai, le bâton-bâton, il y par exemple des représentations dans l'ancienne Egypte. Ou regardons les techniques qui on survécu, comme le jogo do pau, le Shillelagh ou, pour prendre une exemple asiatique, le bâton enchanté des Shaolin. Nous constaterons alors qu'il n'y a pratiquement pas ou très peu de coups d'estoc. Car entre nous, le coup d'estoc, surtout avec un bâton tenu à une main, c'est pas très efficace. Nous ne jouons pas au billard.
Alors pourquoi tout ces coups d'estoc dans la littérature germanique ? La raison est très simple. En Europe, pendant des siècles, le bâton servaient comme simulateur pour l'entraînement aux armes d'hast comme la lance, la pique (lange Stange chez Meyer), la hache noble ou l'hallebarde. Car un coup d'estoc avec une pointe arrondie ou applatie fait certainement mal, mais ne vous tue pas.
Vous avez peut-être quelques préjugés contre les "ballerines", mais ce n'est pas parceque c'est beau à voir, que ce n'est pas efficace.
Bonjour, votre article est intéressant. Toutefois, si le bâton français utilise 2 types d'armes (le Fédéral d'1m40) et le Joinville (d'1m70 en général), c'est pour mettre en pratique 2 tactiques différentes de prise du bâton (les mains en supination ou une main en supination te l'autre en pronation). Cela donne des assauts "codifiés". Toutefois nous pouvons faire s'opposer les 2 styles, ou les mélanger si c'est tactiquement adapté. C'est là que votre article manque un peu d'informations. la tactique de ces bâtons est en pleine redécouverte (220 ans d'existence) et leur efficacité est redoutable. Allez voir les techniques anciennes qui ont été réintroduites dans le cahier n°10 de la Fédération (CNCCB.org). Ensuite, lorsque vous maîtrisez ces bases, avec un bâton de marche par exemple, vous allez adapter votre tactique à votre arme. C'est d'ailleurs ce que faisait Leboucher au XIXème siècle. Enfin, si le bâton de Joinville "tourne" beaucoup c'est parce qu'il a hérité du système technico-tactique du bâton à deux bouts. Un bâton lourd comme le Joinville doit être en mouvement rapide pour générer une frappe rapide (c'est d'ailleurs toute une technique pour enchaîner un moulinet et une frappe sans perdre de vitesse). C'est plus rapide que depuis une position arrêtée (sauf depuis certaines variantes de garde offensives). Merci pour votre blog, je le trouve très intéressant. Mon commentaire n'est pas une critique, c'est juste l'avis d'un enseignant de bâton (bâton de Joinville et bâton Fédéral).
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces précisions. J'essaye de tenir ce blog le plus sérieusement possible, de me renseigner, de tester quand je le peux ou ai pu le faire mais, forcément, je ne peux être spécialiste de tout. Et c'est donc toujours intéressant d'avoir des précisions de la part de spécialistes.
SupprimerJe suis content de constater que la fédération a remis à l'honneur les coups de bout et les techniques anciennes.
Bonjour!
RépondreSupprimerAfin d'apporter moi aussi mon grain de sel, voici le résultat actuel de mes recherches, qui ne sera pas forcément totalement exhaustif!
https://www.youtube.com/watch?v=iMYBLOa-WpY
Cordialement, AMF
Bonjour,
RépondreSupprimerJe découvre le "baton" dans mon coin.
Ce que j'aime dans le baton à la française c'est que même si l'on peut discuter du bien fondé de certaines évolutions,c'est que cette tradition reste vivante.
Le baton français a évolué vers l'auto défense et s'appuye sur des ustensiles disponibles et utiles aux citadins mais aussi à des espaces plus contraints.
La baton fédéral fait la même longueur qu'un jô et je pense pour les mêmes raisons.
Le baton français, comme la canne d'ailleur, a une caractéristique unique, c'est l'arme la plus légère de cette catégorie, en partie du fait de la forme tronconique. Cela doit avoir un impact sur sa solidité.
Contrairement au jogo de pau, on ne voit pas d'engagement de haute intensité visant à tenir de nombreux assaillants à distance.
Le baton fédéral n'a pas la masse et la longueur la résistance de batons issus d'autres traditions dès lors il paraît logique qu'il soit critique de frapper avec les extrémités du baton. En fait tous les coups sont d'estoc.
Je regrette comme l'auteur que la pratique ait été trop épurée ne soit pas plus complète quitte à limiter certaines techniques à des échanges très codifiés. J'aimerai voir un usage plus large, contre 2 ou 3 assaillants armés de cannes par exemple.
Je veux rebondir sur le manque d'efficacité des coups d'estoc avec des batons en général, je m'amuse avec un manche de brosse et j'ai mis quelques coups dans l'écorce d'un pin... sans moi. A vrai dire, même à une main et avec une canne... non plus. Je comprends la réticense de la fédération à l'endroit des coup d'estoc, pourtant le baton fédéral, léger et fin, ne demande que ça.
Les protections exitent mais c'est couteux puis une fois protégé on ne réagit pas pareil. Les arts martiaux des philippines semblent avoir le vent en poupe, il est facile de trouver des vidéos d'échanges visuellement plaisant, ça sent l'engagement mais c'est en parti factice du fait des protections. Casser la distance et être à portée d'un arme, ce n'est pas un comportement normal. C'est peut-être mois visuel mais garder la distance, tourner, user l'adversaire c'est bien plus raisonnable.
Note intéresante en baton fédéral, la position est réaliste face au danger, l'utilisateur est souvent de profil et non face au danger, les mouvements gardent les mains assez loin du danger sur le côté de l'utilisateur. Bref on sent derrière qu'il y a une vrai réflexion sur l'efficacité.
Hors de la problématique de l'auteur sur une pratique spectaculaire et je comprends le bien fondé de ses remarques, je me demande si l'entrainement canne et baton pourrait inludre des attaques face à un mannequin de bois (ou autres) façon wing chun, bien sûr avec une forme adaptée à la pratique, de façon à pouvoir tester toutes les techniques et de rechercher une certaines intensité sans autre risque que pour soi.
Ajout à mon post précédent, dans la rue (ou la vraie vie comme on dit maintenant) la canne et le baton ont un pommeau et un bout de pointe. Il est dommage que cela ne soit pas matérialisé, au moins par de la peinture, sur les cannes et batons d'entrainement. Je ne pense pas qu'on porte les même coups avec la même partie de l'arme d'autan plus que les "vraies" cannes et batons sont plus tronconiques que les batons d'entrainement.
RépondreSupprimerCet enracinement dans le quotidien du baton et la canne n'est pas assez mis en avant. De nos jour une canne ou un baton ça ressemble à ça par exemple:
https://www.decathlon.fr/p/batons-marche-nordique-pw-p500/_/R-p-126406?mc=8512722
C'est modèle non télescopique sont dispo de 1m à 1,30m (1,40m ça se trouve aussi).
Pour vos démos/spectacle pourquoi ne pas encrer le tradition française dans le présent avec du matériel "d'aujourd'hui" détourné comme l'étaient les cannes et batns de gentilhommes.?