Il y a maintenant quelques années j'avais consacré un article à la milice des nobles : l'arrière-ban. Aujourd'hui je vous propose d'explorer encore le domaine des personnages susceptibles de porter des armes dans l'Histoire avec des milices bien plus anciennes : les milices urbaines.
On désigne par ce mot les corps de combattants issus du monde des villes (et de leurs faubourgs) en charge de la défense de celles-ci (du moins en premier lieu). Nous verrons que c'est en fait l'essentiel des habitants masculins (et même certaines femmes) qui était appelé à y participer, à monter la garde pour défendre sa ville. C'est un phénomène qui débute au milieu du Moyen-âge et ne s'éteint vraiment que lors de la Révolution française. Il touche l'essentiel de l'Europe occidentale même si, ici, nous allons surtout parler de la France et des anciens Pays-Bas (Nord-Pas-de-Calais, Belgique et Pays-Bas actuels).
Cet article est synthèse de nombreux articles de recherche mais je ne saurai tendre à l'exhaustivité car le sujet est vaste et il n'existe pas, à ma connaissance, de monographies générales sur le sujet, même sur une époque spécifique. J'ai donc fait avec la documentation disponible essentiellement en ligne, et avec celle que j'ai pu trouver (voir bibliographie). C'est un travail qui se veut sérieux mais a ses limites.
Je vous propose donc de plonger dans le monde des villes du Moyen-Âge et de l'époque moderne en commençant par une rapide histoire des milices urbaines avant de se pencher sur les miliciens eux-mêmes pour finir sur l'utilisation de ces milices. Évidemment je poserai, dans une partie finale, quelques réflexions, quelques pistes pour exploiter tous ces renseignements en escrime de spectacle.
Une rapide histoire des milices urbaines
Les milices urbaines apparaissent pour la plupart entre les XIIe et XIIIe siècles, avec le développement des villes. Dés le XIIe siècle le nord de l'Europe et notamment les terres des comtes de Flandres ainsi que l'Italie du Nord et le sud de la France connaissent un essor urbain. Ce phénomène se poursuit et se répand ensuite au reste de la France au XIIIe siècle. Ceci est valable pour la France, chaque espace de l'occident médiéval a sa propre logique, ainsi l'Est du Saint-Empire s'urbanise peu à peu à partir de fondation princières puis de colonies militaires tandis que les vieilles villes du Sud d'origine romaine se développent, sans parler de l'influence de la ligue hanséatique pour les villes de la Baltique.
Ainsi les villes grossissent, essentiellement grâce au commerce et à l'industrie : c'est là que l'on fabrique et que l'on échange des biens manufacturés ou d'importation. C'est parfois aussi le lieu de pouvoir d'un prince puissant qui y réside de façon plus ou moins permanente : roi de France, duc de Normandie, Comte de Flandres, princes allemands etc.
Mais elles s'autonomisent également avec la création d'institutions municipales aux noms très divers (même si les mots d'"échevins" ou de "capitouls" reviennent souvent). Certaines obtiennent des chartes de liberté de la part des seigneurs, leur donnant une certaine certaine autonomie sur la levée de certains impôts, le contrôle des poids et mesures mais aussi, ce qui nous intéresse ici, sur la police interne et son auto-défense. Notons que même les villes qui n'obtiennent pas de charte de liberté jouissent quand même d'une certaine auto-organisation avec des magistrats internes et des devoirs de police et de défense (c'est par exemple le cas de Chinon ou de Pau).
Pour se protéger les villes se dotent de murailles qui sont elles aussi, avec la cloche municipale, un symbole de leur liberté. Pour garnir ses murailles certaines font appel à des compagnies de combattants professionnels qu'on nomme en général "archers" (même au XVIIIe siècle alors qu'ils ont troqué depuis bien longtemps l'arc pour l'arquebuse, le mousquet puis le fusil), les archers du Guet, commandés en général par un chevalier du Guet. À partir du XVIIe siècle on trouve aussi, sur des villes frontières, des garnisons de soldats professionnels chargés spécifiquement de la défense. Néanmoins ces troupes sont rarement suffisantes et c'est également un coût financier très important pour une ville. Aussi presque toutes font appel, à la place ou en complément des archers du guet, à une milice constituée de ses habitants en charge de garder les portes et les murailles et même de patrouiller dans la ville.
Les milices urbaines ont été d'une importance diverses et plutôt décroissante. Ainsi les milices des villes de Flandres des XIIIe et XIVe siècle ont-elles constitué de véritables armées pesant dans la politique régionale et remportant des batailles contre de puissants princes dont le roi de France lui-même. On a coutume de dire qu'elles sont en déclin à partir du XVIIe siècle mais les milices perdurent néanmoins jusqu'à la Révolution française. Si leur rôle militaire décroit avec, notamment, l'augmentation de la technicité de la guerre, leur rôle de police et leur rôle de sociabilité urbaine demeurent.
Mais voyons donc d'abord qui sont ces miliciens.

Les miliciens
Organisation et composition des milices urbaines
En théorie tous les habitants mâles et adultes de la ville sont redevables du service du guet. Les villes revendiquent en général des effectifs extrêmement important de miliciens allant souvent jusqu'à 20% voire 25% de la population totale ! Étant donné qu'une bonne partie de cette population est constituée d'enfants et de femmes on comprend l'ampleur du phénomène, mais aussi qu'il ait souvent été difficile de recruter. Les miliciens doivent la garde aux portes et aux murailles de la ville par rotation et ils sont, évidemment, mobilisés en cas de siège de la ville voire, plus rarement, pour des campagnes militaires.
Les milices sont presque toutes organisées sous la forme de compagnies souvent d'une centaine d'hommes dirigées par des capitaines avec des officiers subalternes (lieutenants, enseignes...) et des sous-officiers (dénommés dizeniers et, à l'époque moderne, "sergents"), comme n'importe quelle organisation militaire en fait. Selon les villes l'organisation peut se faire par métier ou par quartier. L'organisation par corporations de métiers (nous appelons plus souvent cela "guildes" dans la pop culture mais le terme n'était pas le plus employé) est notamment le cas des villes des Flandres où les différentes corporations étaient chargées de fournir un certain nombre de compagnies. La plupart des autres milices étaient organisées par quartier, chaque capitaine ayant en charge un quartier.
Dans cette organisation chaque "feu" ou chaque maison (selon les lieux et les époques) devait fournir au moins un milicien et notamment répondre à l'appel pour la garde des portes et des murailles, service le plus fréquent et le plus lourd pour les miliciens. Dans certains lieux et à certaines époques il était possible de se faire remplacer, en payant en général un habitant plus pauvre pour effectuer ce service à votre place. On reporte tout au long de l'existence des milices d'innombrables cas de miliciens désertant leur service, se plaignant de la lourdeur de celui-ci ou tâchant de se faire exempter pour des raisons d'âge ou d'infirmité physique notamment.
Mais au vu des immenses besoins les capitaines essayaient de recruter le plus largement possible et il n'était pas exceptionnel de voir des miliciens de 70 ans garder une muraille. C'est ainsi que l'on a également pu retrouver des femmes dans la milice, on en a au moins l'attestation dans la milice de Nantes au XVIe siècle (sur une soixantaine de noms de miliciens, huit sont des femmes soit environs 13%) et a priori dans la milice parisienne. C'est le principe de substitution que décrit Nicole Dufournaud : dans un foyer, lorsqu'il n'y a pas d'homme adulte pour répondre à une obligation il est admis qu'une femme prenne cette place. Ainsi il faut imaginer ces femmes miliciennes comme étant essentiellement des veuves ou des héritières pas encore mariées. Évidemment la situation a probablement varié en fonction des époques et des lieux mais au vu de la pression qui pesait sur les capitaines du guet on peut facilement penser que les femmes miliciennes étaient bien plus nombreuses que ce que l'on imagine au premier abord.
Armement, entraînement et compagnies spéciales
Si toutes les compagnies disposaient a priori de leur étendard il semble aussi que la plupart d'entre elles aient possédé un uniforme spécifique. C'est, là encore, à modérer en fonction des époques et des lieux. En revanche l'armement a souvent été assez disparate car à la charge des miliciens eux-mêmes. Il a, évidemment, varié en fonction de l'époque allant jusqu'à s'uniformiser vers le tout fusil au XVIIIe siècle comme pour les troupes d'infanterie.
Les miliciens sont principalement des fantassins. On a pu voir des cavaliers dans la milice mais ceux-ci étaient rares et il semblent disparaître dés le début du XVIe siècle. Les villes possédant des canons on avait également des artilleurs, mais l'armement principal des miliciens était d'abord celui de fantassins.
Aux XIVe et XVe siècle l'armement est fonction de la richesse. Les miliciens les plus pauvres n'ont qu'une lance et pas d'armure de tête ou de corps. Néanmoins les casques et les armures de corps sont plutôt répandues : cottes d'acier puis brigandines ou, à Montbéliard, une armure métallique nommée "gravise" ou "écrevisse" que je n'ai pas bien pu identifier. À Montbéliard au XVe siècle, entre 70 et 80% des miliciens recensés possèdent une armure métallique. Les armes d'hast sont très répandues avec une épée en seconde arme. Notons, au XIVe siècle, pour les milices flamandes la présence du fameux Goedendag, un grand gourdin pourvu d'un fer et d'une pointe dont j'avais déjà parlé ici. En revanche les armes à distance (arbalètes puis haquebuses) sont assez rares (environ 10%).
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Fresque d'une chapelle de Bruges représentant la milice des bouchers (début XVe siècle), ils portent des bascinets et des cottes de mailles, on voit au premier plan des goedendags |
À partir du XVIe siècle les armes d'hast et les lances laissent la place aux longues piques à l'imitation de l'infanterie avec, évidemment, le développement des armes à feu (arquebuses et mousquets). Ainsi l'équipement s'adapte peu à peu à l'époque avec la mutation vers le fusil à baïonnette au XVIIIe siècle (mais la hallebarde encore pour les sous-officiers). Notons qu'au XVIIe siècle on trouve beaucoup de buffletins sur les illustrations, chez les officiers mais parfois pas seulement, et ces derniers portent encore souvent des cuirasses d'acier par-dessus.
De l'entraînement des miliciens on ne sait pas grand-chose, je n'ai pas lu de sources parlant de leur formation, néanmoins c'est un aspect qui ne semble pas avoir beaucoup intéresser les auteurs que j'ai lu.
On en sait néanmoins plus pour certaines villes possédant des "compagnies de serment", des compagnies spéciales d'arbalétriers, d'arquebusiers ou, ce qui nous intéresse au plus haut point ici, de joueurs d'épées (armés d'épées longues). Il s'agit de compagnies d'élites où les membres se retrouvent très régulièrement le dimanche pour s'entraîner, mais aussi organiser des concours suivis de banquets. Notons que si, aux XIVe, XVe, voire XVIe siècle s'entraîner à ces armes a un sens et devait en faire des compagnies d'élites, celui-ci est à relativiser à partir du moment où l'on utilise principalement des mousquets et d'autres armes à feu. Ainsi on demande que les joueurs d'épées de villes de Flandres soient pourvus de bonnes armes à feu alors qu'ils s'entraînent principalement à l'escrime, la même réflexion se fait pour les arbalétriers, arme qui disparaît dés le XVIe siècle. Notons qu'en Belgique certaines confréries d'arbalétriers ont survécu jusqu'à nos jours et se réunissent toujours pour tirer à l'arbalète.
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Défilé de la compagnie de serment des Joueurs d'épée de Lille en 1720 par François-Casimir Pourchez (BM de Lille) |
L'utilité des milices
Défense des murailles, campagnes militaires et police des rues
La première fonction des miliciens est la garde des murailles et des portes de la ville. Comptez environ 10 à 15 gardes pour une porte, jour et nuit. Chaque compagnie se voyait confier un secteur en particulier à surveiller. Évidemment, en cas de siège, tout le monde était mobilisé. C'est une fonction qui est restée longtemps mais dont l'importance a diminué avec le temps et l'évolution des techniques.
Les milices ont pu également mener des campagnes militaires en dehors du territoire de la ville. C'est surtout le cas aux XIIIe, XIVe et XVe siècle pour les milices des immenses villes flamandes que l'on trouve dans quelques batailles célèbres comme celle de Bouvines (1214) ou de Courtrai (1304). Plus tard les milices sortent beaucoup plus rarement de la ville mais le roi ou le prince leur demande parfois de fournir un contingent restreint pour une guerre et notamment de l'artillerie.
Les miliciens ont aussi eu une grande importance dans toutes les révoltes et guerres civiles, permettant de prendre le contrôle d'une ville ou d'empêcher un adversaire politique de le faire. On retiendra le rôle de la milice parisienne, toute acquise aux Guise et à la Ligue catholique, dans le tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélémy à Paris (24 août 1572). Les villes ont été aussi très utilisées dans les luttes entre le roi de France et les ducs de Bourgogne ainsi que dans les révoltes des Pays-Bas ou la Guerre de trente ans.
Enfin les miliciens pouvaient aussi patrouiller dans les rues des ville et effectuer des tâches de police. On pense évidemment à la lutte contre la criminalité dans des villes aux rues souvent étroites et mal éclairées. Mais il ne faut pas négliger la lutte contre les incendies et tout ce qui relèverait de nos jours de la "sécurité civile". De même, lorsqu'un trouble survient dans un quartier on va rapidement chercher des miliciens, ainsi Guy Saupin nous cite un incident survenu à Nantes en 1712 où l'on tire du lit les sergents du quartier qui viennent en chemise de nuit mais avec leurs hallebardes (symboles d'autorité) ! C'est d'ailleurs le rôle qui est de plus en plus dévolu aux milices urbaines au XVIIIe siècle.
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Une porte de Hambourg (?) vue de l'extérieur. Dessin de Anthonie Waterloo (1609-1690) dans les collections du Rijksmuseum d'Amsterdam |
L'efficacité militaire des milices dans le temps
Il convient maintenant de se pencher sur l'efficacité militaire de ces milices et la principale idée à retenir c'est qu'elle ne cesse de diminuer avec le temps tout en gardant une certaine utilité.
Tout au long du Moyen-âge et de l'époque Moderne les villes sont d'abord défendues par les milices, parfois aidées de troupes plus professionnelles mais il faut garder à l'esprit que c'était les miliciens qui garnissaient la plupart des murailles et ont donc pu parfois se montrer héroïques. Néanmoins leur efficacité diminue avec le temps comme on l'a dit et à partir de la fin du XVIIe siècle les villes bien défendues possèdent une citadelle à laquelle est associée une garnison qui est la principale défense de la ville, la milice n'intervient alors que comme appoint. Néanmoins dans les villes qui n'avaient pas de garnison la présence d'une milice fournissait une défense minimale à celle-ci, évitant ainsi au roi ou au prince de payer des soldats forcément coûteux.
L'efficacité des milices en rase campagne est plus discutable. Les milices des Flandres ont obtenus quelques succès notables comme en 1302 à Courtrai contre les chevaliers du roi de France (la fameuse bataille "des éperons d'or" où les goedendags ont étrillés la noblesse française). Mais elles ont été aussi très souvent battues comme déjà à Bouvines en 1214 où elles constituent toute une aile de l'armée coalisée. Avec l'arrivée des régiments professionnels et notamment des compagnies de piquiers demandant une bonne capacité de manœuvre et de coordination entre piquiers et arquebusiers et/ou mousquetaires elles ont vite été dépassées dés la fin du XVe siècle. Par la suite leur contribution aux batailles rangées ou aux guerres lointaines est négligeable. On l'a dit, comme en fait les autres milices (nous avions déjà étudié l'arrière-ban) leur principale intérêt stratégique reste de décharger les troupes régulières d'une bonne partie de la défense contre les raids et les pillages.
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Soldats flamands contre chevaliers français à la bataille de Courtrai sur le coffre d'Oxford |
Un rôle social et politique non négligeable
Enfin, il faut citer une autre fonction importante des milices urbaines : souder la population. Si elles était éprouvante, la participation à la milice permettait également de renforcer le sentiment d'appartenance à une ville, à un quartier ou une confrérie de métier. Les gens d'une même compagnie se côtoyaient ainsi régulièrement, gardant les murailles pendant de longues heures parfois de nuit et dans le froid. Lors des cérémonies publiques, ou, dans les Pays-Bas bourguignons puis espagnols, lors des Joyeuses entrées des Princes, les compagnies défilaient les unes après les autres sous leurs étendards respectifs.
Dans le même ordre d'idée un certain prestige était lié aux grades dans la milice, les capitaines des compagnies de la milices avaient une importance dans la politique locale, même en temps de paix. C'était un gage de notabilité que d'être officier dans la milice, ou même sous-officier. Ainsi la milice a joué elle aussi cette fonction. Au point qu'au fur et à mesure elle a été de plus en plus été employée comme relais du pouvoir local. Ainsi à Toulouse au XVIIIe siècle c'était les dizeniers qui étaient en charge de relayer les décisions de la municipalité qui les leur envoyait sous formes d'instructions écrites. C'était finalement là encore le meilleur moyen de réellement toucher la population.
Petit reportage sur les arbalétriers de Visé qui existent encore de nos jours.
Mettre en scène des miliciens pour l'escrime de spectacle
Alors voilà mais maintenant que faire tous ces renseignements pour construire nos spectacles d'escrime ?
Tout d'abord il faut retenir que tout le monde ou presque faisait partie de la milice et possédait donc des armes à la maison : piques, hallebardes, épées de fantassin, sabres courts, arquebuses et même casques et armures de corps selon les époques. Les urbains sont armés et vous justifiez ainsi facilement les armes dans le cadre d'un scénario de vengeance personnelle par exemple. De même voir arriver un sergent en chemise de nuit, hallebarde à la main pendant qu'une querelle a lieu peut être amusant à mettre en scène.
Mais évidemment l'utilisation la plus évidente reste encore de mettre les miliciens dans leurs tenues de service. Cela peut éventuellement se faire dans une guerre au Moyen-Âge, de façon plus logique dans un siège mais surtout dans des scénarios urbains. La milice ne se contente pas en effet de garder les portes mais elle patrouille aussi dans les rues. Elle prévient les rixes, court après les voleurs, régule les problèmes sur les marchés etc. Contrairement aux gardes les miliciens sont aussi des travailleurs : ils sont artisans, ouvriers, commis voire maraîchers pour les habitants des faubourgs. Leurs officiers sont des maîtres de métiers, des marchands, des notaires etc. Cela peut donner lieu à des dialogues différents de ce à quoi on est habitué pour des gardes et permettre facilement des retournements de situations.
Enfin de façon plus pragmatiques les miliciens ont en général un armement disparate, ce qui est souvent le cas chez les escrimeurs de spectacle qui n'ont en général pas le même équipement que leurs camarades (en général on n'aime pas trop). En plus on peut tout à fait trouver un milicien en demi-harnois côtoyant un autre à peine protégé, ce n'est pas un problème ! De plus, on l'a dit, il est fort probable que des femmes en aient fait partie au vu des pénuries et du principe de substitution (il a court au moins jusqu'à la moitié du XVIIe siècle), cela facilite les choses si vous voulez rester dans une certaine crédibilité historique.
Ainsi la milice a un certain intérêt en spectacle, elle permet en outre de proposer des armes différentes de la rapière, notamment les armes d'hast qui sont des armes spectaculaires et assez riches en termes d'escrime.
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Un clerc dépouillé par un voleur, gravure de Jacob Folkema (1702-1767) |
Pour conclure...
J'espère ainsi avoir réussi à vous immerger un peu dans ce monde des villes du Moyen-Âge et de l'époque Moderne et des sociabilités combattantes qui y avaient court. J'aurai aimé pouvoir vous en dire plus sur l'armement et, surtout, sur l'entraînement de ces milices mais, hélas, je suis contraint par les études que j'ai pu trouver sur le sujet. J'ai néanmoins l'espoir que cela va vous inspirer pour de futurs scénarios pour changer des Mousquetaires contre les Gardes du Cardinal par exemple. À vous maintenant d'exploiter cet article !
Bibliographie
Monographies généralistes
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Articles
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